L’acuité de la violence raciale à travers le monde renforce la pertinence de relire le livre d’Abram Kardiner, The Mark of oppression, récemment traduit pour la première fois en français, cinquante ans après sa parution en 1951. La marque de l’oppression met en scène sous un angle anthropologique et psychanalytique les conflits inégalitaires de la Relation au sein de la société américaine. Kardiner décrit les conséquences du racisme sur la personnalité des Noirs. Cet Autre racialisé et réifié est envisagé par Kardiner avec une empathie qui annonce Les Damnés de la terre du psychiatre Frantz Fanon. On peut s’interroger à savoir si le même schéma s’applique à tous les lieux de domination qui ont subi l’esclavage et la colonisation. La publication de cette traduction s'inscrit dans une lame de fond perceptible des deux bords du « Middle Passage » atlantique depuis au moins une décennie. Comme si la notion de perversion de la Relation creusait sa place dans une arène intellectuelle animée par les réflexions de nombreux chercheurs du monde noir et rencontrait enfin ses interlocuteurs.

Commentaires : Les travaux récents de Paul Gilroy, Pap Ndiaye, Achille Mbembé et Ta-Nehisi Coates viennent soutenir cette résonance transatlantique de la pensée décoloniale initiée dès le XIXe siècle par l’haïtien Anténor Firmin. Au plan cinématographique, d’importantes productions viennent appuyer la présence culturelle noire, loin des stéréotypes habituels, notamment le documentaire de Raoul Peck inspiré de la vie et de l’œuvre de l’écrivain James Baldwin »

Événement : Exposition « Lutter pour l’Humain, égalités, libertés, justice »

Type d'activités : Conférence-Débat

Lieu : FOKAL, salle UNESCO

Date : 21-12-2017

Thématiques : Droits humains en général

En partenariat avec : Affaires Mondiale Canada (AMC), Avocats Sans Frontières Canada (ASFC)

Sous la direction du programme : Éducation Citoyenne